Enquête: Le Qatar a recruté un ancien officier du renseignement américain pour remporter l'organisation de la Coupe du monde

Une enquête de l'Associated Press a rapporté que le Qatar avait engagé un ancien officier de la CIA pendant des années pour aider à espionner les officiels du football dans un effort effréné pour accueillir la Coupe du monde 2022.

L'Associated Press a ajouté que ce qui s'est passé fait partie d'une tendance des anciens agents de renseignement américains à travailler pour des gouvernements étrangers avec des antécédents douteux en matière de droits de l'homme, ce qui inquiète les responsables à Washington, et conduit à des appels de certains membres du Congrès pour un examen plus approfondi de cette affaire opaque et marché lucratif.

La Coupe du monde est le tournoi sportif le plus populaire au monde et donne l'opportunité au Qatar - l'un des pays les plus riches du monde - de se tailler une place sur la scène mondiale.

Le Qatar a choqué le monde du football en 2010 lorsqu'il a battu les États-Unis pour accueillir la Coupe du monde, une victoire qui a déclenché des accusations d'achat de voix qui se sont heurtées à de forts démentis qatariens, au milieu des questions sur l'aptitude du pays pour le tournoi, selon l'AFP.

Depuis lors, la vieille garde de la FIFA a été évincée dans une série d'affaires de corruption, tandis que le Qatar est devenu un acteur majeur dans le secteur du sport, en acquérant le club de la capitale française Paris Saint-Germain et la Fondation du Qatar devenant le premier sponsor de maillot de Barcelone.

Pendant ce temps, le Qatar a été constamment critiqué pour les conditions de travail de centaines de milliers de travailleurs migrants, y compris ceux qui ont construit les stades de la Coupe du monde.

L'enquête de l'Associated Press a conclu que le Qatar cherchait un avantage en obtenant les droits d'accueillir la Coupe du monde en embauchant Kevin Chalker, un ancien officier de la CIA devenu sous-traitant privé, pour espionner les responsables de la candidature d'hébergement rivaux et les responsables du football qui ont choisi le pays gagnant. .

Selon l'enquête, les actions de surveillance comprenaient le fait d'avoir quelqu'un prétendant être un photojournaliste pour surveiller l'émission d'un pays rival, ainsi que quelqu'un sur Facebook prétendant être une femme attirante pour s'approcher de la cible, selon l'enquête. 

Les aides de Schalker et du Qatar ont également cherché à obtenir les relevés téléphoniques d'un haut responsable de la FIFA avant le vote de 2010, selon les dossiers.

Et le travail de Chalker ne s'est pas arrêté là, mais s'est étendu au cours des années suivantes pour surveiller les critiques de Doha dans le monde du football, selon l'Associated Press.

L'agence affirme que son enquête est basée sur des entretiens avec les anciens partenaires de Chalker, ainsi que sur des contrats, des factures, des e-mails et un examen de documents commerciaux.

Les responsables du gouvernement qatari n'ont pas répondu aux appels à commentaires de l'Associated Press, et la FIFA a refusé de commenter.

En revanche, Chalker, qui a ouvert un bureau à Doha et dispose d'un compte de messagerie pour le gouvernement qatari, a déclaré dans un communiqué que lui et ses entreprises "ne s'engageront jamais dans une surveillance illégale".

L'Associated Press a rapporté que Chalker a refusé les demandes de l'interviewer ou de répondre à des questions détaillées sur son travail avec le gouvernement qatari. Il a affirmé que certains des documents examinés par l'Associated Press étaient falsifiés.

L'Associated Press a déclaré avoir consulté des centaines de pages de documents liés aux sociétés Chalker, qui comprenaient un rapport sur le projet de 2013 contenant plusieurs photos de l'équipe Chalker rencontrant plusieurs officiels du football.

Et la US Central Intelligence Agency a envoyé une lettre aux anciens employés, au début de cette année, mettant en garde contre une « tendance néfaste » pour les gouvernements étrangers à embaucher d'anciens agents de renseignement pour « améliorer leurs capacités d'espionnage », selon une copie de la lettre obtenue par The Associated Press, tandis que le New York Times a été le premier à publier cette histoire.